2015 Spéculations

Les Spéculations ont été présentées pour la première fois à la Galerie VAV (Université Concordia) en février 2015 (impressions à jet d’encre sur papier archive) et au local du Syndicat des Chargées et Chargés de Cours de l’UQAM (impressions à jet d’encre sur aluminium brossé).

Speculations were shown for the first time at VAV Gallery (Concordia University) in February 2015 (inkjet prints on archival paper) and at the office of the Syndicat des Chargées et Chargés de Cours de l’UQAM (inkjet prints on aluminium).

Depuis le XIXe siècle, les banques et autres institutions financières promeuvent leur identité corporative par l’intermédiaire du style architectural de leurs édifices. Depuis la période moderne, un ingrédient clé est la hauteur de ces édifices. Ainsi, quand la Tour de la Bourse de Montréal a été érigée entre 1962 et 1965, c’était la plus haute tour à bureaux au Canada et le plus haut édifice en béton au monde. De nos jours, ce milieu est de plus en plus associé à une spéculation effrénée, à des profits et une avidité toujours croissants et à une responsabilité économique et sociale de plus en plus faible. La crise financière de 2008, d’origine américaine et le caractère oligopolistique du système bancaire canadien illustrent cet état de fait. Tout cela ne finira-t-il pas à mener à l’implosion de ce système ? Le projet photographique Spéculations illustre l’impact de cette implosion sur trois édifices emblématiques du milieu montréalais de la finance, en les présentant en train de perdre leur équilibre, comme s’ils se contorsionnaient pour éviter une chute plus que probable. 

There is a strong link between architectural styles and bank practices: bankers have always relied upon the architecture of bank buildings to convey a feeling of stability, reliability and solvency to their customers. Banks, as well as other financial institutions, promote their corporate identity through the architecture of their buildings. And since the modernist period, one key ingredient is the height of the buildings: when Montreal’s Tour de la Bourse was built in 1962-1965, it was the tallest office tower in Canada and the tallest concrete building in the world. So what happens when these tall buildings are distorted, lose their balance and seem dancing on their feet trying to escape their fall ? Does the sense of implosion that those pictures carry relate to the fact that the financial system is more and more disconnected from the real (produtive) economy and its corporate responsabilities and more and more linked to speculation and avidity? The 2008 financial crisis that originated in the U.S.A. as well as Canada’s oligopolistic bank system which includes ever growing profits seem to comfort that sense of imminent catastrophy.